J’aimerais, par cette chronique, vous faire remonter le temps. Plus précisément, je vous ramène à la fin des années 70 et au début des années 80, car c’est à ce moment que tout a débuté. L’histoire des véhicules tout terrain à 3 roues et à 4 roues commençait à s’écrire.
Pour les plus jeunes, habitués de rouler avec des machines performantes et à la fine pointe de la technologie, ce sera une façon de réaliser l’ampleur de l’évolution qu’a vécue le monde des véhicules tout terrain au fil des années. Pour les plus vieux, ce sera l’occasion de puiser dans vos souvenirs et de vous remémorer de nombreuses anecdotes vécues sur ces anciens bolides.
Pour cette première chronique « rétro », j’ai décidé de vous parler d’un des véhicules mythiques fabriqués par la compagnie Honda : le Big Red.
L’évolution du Big Red au fil des ans
C’est en 1982 que le Big Red vit le jour. Le constructeur japonais Honda créa un bolide qui allait devenir mythique auprès des adeptes de véhicules tout terrain. Le Honda ATC 200E Big Red est le premier 3 roues à désignation « utilitaire ». Ce dernier permettait à son conducteur à la fois de s’amuser, mais aussi de travailler. L’histoire raconte que les premiers acheteurs l’utilisaient principalement pour travailler sur la ferme ou aller à la chasse.
Doté d’un moteur 4 temps de 192 cc mû par chaîne (l’arbre d’entrainement arrivera un peu plus tard), il était également équipé entre autres d’un démarreur électrique, d’une suspension avant télescopique non ajustable, d’une boîte de vitesse semi-automatique à 5 rapports, de supports (racks) avant et arrière pouvant transporter de façon sécuritaire une charge respective de 22 et de 100 lbs et d’un disque arrière sellé .
Crédit Photo : justbigred.com
En 1983, le modèle reste pratiquement inchangé mis à part quelques autocollants et l’ajout d’un port auxiliaire de 12 volts.
1984 est une année remplie d’innovation pour le Big Red. Désormais appelé Honda ATC 200ES, il délaisse la chaîne pour faire place à un arbre d’entraînement qui lui permet une capacité de remorquage de 700lbs. Autre grosse nouveauté… la marche arrière fait son apparition.
Crédit Photo : justbigred.com
Crédit Photo : justbigred.com
En 1985, Honda dote le Big Red d’un moteur plus puissant. Le manufacturier augmente la cylindrée à 249cc. Dans le but d’offrir plus de confort à son pilote et d’améliorer la conduite du véhicule, le Big Red est désormais muni d’une suspension arrière. Quelques autres innovations viennent bonifier le modèle 85 comme la lumière avant qui peut être détachée du véhicule (on dévisse deux petites molettes et le tour est joué) et les ailes arrière qui peuvent être levées afin de faciliter l’entretien.
Crédit Photo : justbigred.com
Les années 1986 et 1987 n’apportent pas de grandes innovations. La couleur du tissu du siège passe du noir au gris et certains autocollants sont différents. Le bras oscillant et les freins arrière sont redessinés et un petit crochet permettant d’accrocher un casque est placé sur la fourche avant du véhicule.
Crédit Photo : justbigred.com
Quelques anecdotes
Populaire vous dites?
J’ai acheté un « vieux » Honda Big Red 1985, il y a quelques années dans le but de « virailler » autour de mon chalet. Lorsque je l’ai eu, il était passablement en mauvais état… je dirais même pas mal « magané ». Après avoir fait quelques réparations et retouches de peinture, il a maintenant fière allure.
Je savais que ces véhicules étaient populaires, mais pas à ce point-là. Chaque fois que je prends mon Big Red pour aller au dépanneur, à la station-service ou faire une petite balade dans le voisinage, c’est fou le nombre de personnes qui viennent me voir pour me poser des questions sur ma monture ou encore pour me raconter une anecdote. La majorité des gens que je rencontre me disent qu’ils ont eu ou connaissent quelqu’un qui a eu un Big Red.
L’été passé, lors d’une petite virée tranquille sur mon 3 roues, je me suis arrêté, sur l’heure du midi, prendre une bouchée. Il semblait y avoir un rassemblement de VTT, en tout cas, y en avait pas mal. Je me suis stationné près d’eux puis je suis rentré au restaurant commander un sandwich. En ressortant, la majorité des gens étaient attroupés autour de mon Honda. Je pense que j’ai passé une bonne heure à répondre à des questions… Une vraie vedette j’vous dis! J’ai mangé mon sandwich froid, mais j’ai eu vraiment du plaisir.
Un brin dangereux
Au départ, on s’entend pour dire qu’un véhicule à 3 roues est moins stable qu’un véhicule à 4 roues. Par contre, pour ceux qui ont déjà conduit des 3 roues, vous allez sûrement vous reconnaître et être d’accord avec les propos suivants. Je ne me souviens plus le nombre de fois ou mes amis et moi (eh oui, dans mon patelin, on était une méchante gang à posséder un 3 roues) on a versé avec nos machines. Une fois habitué, c’était correct, mais au début… ouf. Aussitôt qu’il y avait une pente un peu inclinée… un de la gang se ramassait dans le décor. Le 3 roues faisait 4-5 « tonneaux ». On sortait ça du bois et on repartait. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont été bannis vers la fin des années 80. Imaginez-vous ceux qui en étaient à leur première fois. Plusieurs de mes amis ont été obligés de vendre leur machine, car leurs parents trouvaient ça trop dangereux.
Pour travailler
Lorsque j’avais 16-17 ans, on avait décidé 3-4 amis ensemble de se construire un camp dans le bois. À ce moment, je possédais un Honda 250 sx (pas le véhicule idéal pour traîner des planches de bois ou d’autres gros outils). Par contre, mon ami avait un Big Red. Le mot utilitaire a pris tout son sens cet été-là. Je n’en reviens pas de tout ce qu’on a transporté avec cette machine. Des planches de bois sur le support arrière, un de nos amis assis sur les planches de bois pour les empêcher de tomber, des boîtes d’outils sur le support avant et un tronc d’arbre attaché sur la boule arrière du 3 roues. Un été complet a voyagé du matériel avec le Big Red. Il a toujours fait le travail sans jamais nous lâcher.
En terminant, je suis convaincu que vous aussi avez une ou plusieurs histoires à raconter en lien avec le Honda Big Red. Écrivez-moi à [email protected] et peut-être que votre histoire sera publiée sur InfoQuad.com. J’ai bien hâte de vous lire.
