Lorsqu’on me demande quel est mon endroit préféré pour faire du VTT, je ne réponds jamais une région en particulier. Pour moi, l’endroit de rêve n’est pas un lieu sur une carte, mais plutôt un type de terrain. Ce que je recherche, ce sont les sentiers techniques, les obstacles naturels et les défis mécaniques qui me forcent à me surpasser.
Depuis mon jeune âge, j’ai toujours été attiré par ce qui demande de la précision et de la réflexion. Que ce soit en Jeep 4×4, sur un vieux Honda Foreman ou en montant une côte en vélo de montagne, j’ai toujours été celui qui choisit l’option « slow and steady » plutôt que « en cas de doute, le gaz au fond ».
Le plaisir des sentiers techniques en VTT
Pourquoi choisir les sentiers techniques et compliqués? Parce que, pour certains, c’est là que commence la vraie aventure. Mon cerveau fonctionne souvent à 12 000 tours par minute ; en effet, j’ai un diagnostic du trouble déficitaire d’attention (TDA). Cela fait donc que je pense constamment à mille choses en même temps. Mais, quand je suis au guidon de mon VTT, face à un champ de roches ou un passage délicat, tout ralentit.
Le calme s’installe, ma respiration devient plus lente, et je commence à analyser le terrain. Je cherche la meilleure ligne, le bon angle d’approche, le plan A. Puis, instinctivement, je vois apparaître les plans B et C, si jamais la trajectoire principale devient trop risquée.
Ces moments où l’agilité est mise à l’épreuve me recentrent. Ce ne sont pas des moments de tout repos, bien au contraire. L’attention doit rester à son maximum. Ce n’est pas le temps de briser un joint à rotule, de percer un pneu ou d’endommager le différentiel. Le risque fait partie du jeu, mais il faut savoir le gérer intelligemment.
Bien se préparer pour affronter un terrain technique en VTT
Quand on choisit ce type de terrain, la planification devient cruciale. Avant chaque randonnée, je m’assure d’avoir les pièces de rechange essentielles. Je ne pars jamais seul dans les sentiers techniques. Un binôme ou, mieux encore, un troisième compagnon font toute la différence. Ils contribuent à la sécurité, à l’entraide technique, ou simplement pour partager un bon fou rire.
Conduire un VTT en terrain technique, c’est sortir de sa zone de confort. Mais c’est aussi ça, le plaisir. Comme en motoneige hors-piste, que je pratique depuis longtemps, on peut découvrir des endroits magnifiques, parfois complètement vierges. Ces lieux-là ne sont pas accessibles à tous, et c’est tant mieux. Leur beauté se mérite. Mais il faut savoir que, si c’est difficile d’y entrer, c’est souvent encore plus difficile d’en sortir.
Et c’est ça qui me plaît : rien n’est acquis, chaque mètre doit être gagné. Cela exige un focus total et une concentration constante. À aucun moment on ne peut se permettre de baisser la garde.
L’analyse du terrain : une leçon transmise de père en fils
Mon père m’a appris, quand j’étais très jeune, à analyser le terrain avant d’agir. En tout cas, il me semble que c’est ce qu’il faisait quand il s’arrêtait pendant dix minutes avant de grimper une côte abrupte ou traverser une rivière. Peut-être qu’il voulait juste un peu de tranquillité. Mais il me disait souvent une phrase que je n’oublierai jamais : « N’oublie pas que tu dois ramener ton bolide à la maison. »
C’est devenu ma règle d’or. Peu importe à quel point j’ai envie de me lancer dans un passage technique, si je ne suis pas sûr de pouvoir revenir, je ne tente rien.
L’heure du lunch : une pause bien méritée après un défi technique en VTT
Après deux heures à me casser la tête pour trouver le bon chemin, à me demander si je vais chavirer, ou si mon VTT passera entre les rochers, vient un de mes moments préférés : la pause lunch.
Rien n’est meilleur qu’un sandwich écrasé au fond d’un sac, quelques fruits secs et des noix, dégustés au sommet d’un sentier difficile. Assis sur un tronc d’arbre, à savourer chaque bouchée, le tout accompagné d’un paysage à couper le souffle… C’est dans ces moments-là que je me dis : on ne peut pas demander mieux.
Ce genre d’expérience est difficile à comprendre pour ceux qui ne l’ont jamais vécue. Ce n’est pas une question de performance, de vitesse ou d’adrénaline pure. Il s’agit plus de connexion avec la nature, de dépassement de soi et de satisfaction personnelle.
Où trouver des sentiers techniques en VTT au Québec
Au Québec, nous avons la chance d’avoir des terrains parfaits pour les amateurs de VTT technique. En Gaspésie, plusieurs montagnes offrent des défis intéressants pour ceux qui aiment l’aventure. La région de la Mauricie, souvent méconnue, cache aussi de nombreux trésors accessibles seulement à ceux qui osent s’y aventurer.
Dans le comté de Portneuf, de nombreux endroits sont encore sauvages, loin des foules et du bruit. Il suffit de bien planifier son itinéraire et de partir avec un esprit ouvert, prêt à découvrir l’inconnu.
Apprendre à se faire confiance
Au fil des années, j’ai réussi à franchir des obstacles que je n’aurais jamais cru possibles. J’ai appris à me faire confiance. Il faut oser s’aventurer, tout en restant conscient de ses limites. Ce n’est pas une course contre les autres, c’est une aventure avec soi-même.
Gardez toujours en tête que l’objectif, c’est de revenir à la maison sain et sauf. Planifiez vos sorties, respectez la nature, et restez à l’écoute de votre véhicule. Vous en ressortirez avec des souvenirs incroyables.
Un jour, vous serez peut-être comme moi, à raconter vos exploits, vos échecs et vos leçons apprises autour d’un feu ou dans une vidéo. Le monde du VTT est extraordinaire. Il faut seulement oser s’y plonger.
Sentiers techniques en VTT : le défi en vaut la peine
Si vous aimez les défis, la mécanique, l’analyse et l’adrénaline calme, les sentiers techniques sont faits pour vous. Loin des grandes routes rapides et bruyantes, ils offrent une expérience authentique, exigeante et inoubliable.
Laissez-vous emporter, découvrez vos limites et savourez chaque instant. Il n’y a rien de plus gratifiant que de réussir un passage que vous pensiez impossible.
Bonne balade, et n’oubliez pas : ramenez votre bolide à la maison.
Remerciements spéciaux
Merci d’abord à Maxime Fortin et Véronique Boucher pour les images! Et merci à Polaris pour le prêt des quads à l’équipe d’InfoQuad!
