La Fédération québécoise des clubs quads (FQCQ) a récemment publié les tarifs des droits d’accès pour la saison 2026 (lire…). Ces nouveaux montants marquent une hausse importante par rapport à l’an dernier, accompagnée de changements notables dans la structure tarifaire.
Les nouveaux tarifs 2026
- 398,60 $ pour le droit d’accès annuel (378,60 $ en prévente du 1er au 15 novembre).
- 298,60 $ pour le droit d’accès estival (plus de prévente offerte).
- 165,62 $ pour le droit de séjour (3 jours consécutifs).
- 65,31 $ pour le droit journalier.
Le droit d’accès annuel reste valide du 1er novembre au 31 octobre, alors que l’accès estival s’applique du 1er mai au 31 octobre.
Qui fixe le prix des droits d’accès?
Contrairement à ce que plusieurs quadistes croient, ce n’est pas la FQCQ qui établit les tarifs. En réalité, la décision revient aux associations régionales. Ce sont elles qui, en mars, déterminent les montants demandés chaque année.
Je tiens à préciser un élément important : la portion des droits d’accès réservée à la FQCQ demeure inchangée depuis quelques années. La hausse provient surtout de l’augmentation des sommes allouées aux clubs pour leurs opérations.
Une légère augmentation de moins de 2 $ correspond à une hausse de la contribution à l’assurance responsabilité incluse lors de l’achat du droit d’accès. Cette somme est remboursable si le quadiste résilie son assurance dans les 10 jours suivant l’achat.
Une hausse draconienne dans un contexte économique difficile
Je dois avouer ma surprise face à l’ampleur des hausses cette année, surtout dans le contexte économique actuel. Oui, il est évident que les coûts d’entretien des sentiers ont explosé ces dernières années. Qu’il s’agisse du carburant, des pièces mécaniques, des salaires ou de la machinerie de surfaçage, tout coûte plus cher. Mais le bond tarifaire reste difficile à avaler pour les quadistes.
L’énigme du droit d’accès estival
Ce qui m’étonne encore davantage, c’est que la hausse du droit d’accès estival est plus forte que celle du droit annuel. Or, l’entretien hivernal engendre, en principe, des coûts plus élevés que l’été. Cela est dû notamment au surfaçage des sentiers et aux coûts liés à l’usage intensif de la machinerie.
Le retrait de la prévente pour le droit estival équivaut aussi à une seconde hausse déguisée. En 2025, un quadiste pouvait se procurer son droit estival pour 245,80 $ en prévente. En 2026, il devra payer 298,60 $, soit une augmentation de près de 21,5 % en une seule année.
Adhésion aux clubs de quad : quels impacts de la hausse de tarifs?
Cette hausse soulève de réelles questions. Qu’adviendra-t-il des adhésions aux clubs qui n’ont que des sentiers estivaux? En effet, plusieurs quadistes pourraient hésiter à renouveler leur droit d’accès. L’été, les solutions alternatives pour rouler légalement ne manquent pas : chemins publics autorisés, sentiers sur terres publiques, etc. Et n’oublions pas les zecs, qui offrent leurs propres droits de circulation, sans l’obligation d’adhérer à un club affilié à la FQCQ.
Ajoutons à cela que le réseau de sentiers fédérés est souvent morcelé dès le mois de septembre pour la période de chasse. Ce contexte pourrait certainement pousser certaines personnes à renoncer à leur droit d’accès estival.
Et le tourisme dans tout ça?
Une autre conséquence potentielle touche le développement touristique. L’essor du quad passe par la bonification de l’offre, des sentiers et des services, mais aussi par l’attraction de nouveaux adeptes. Si la pratique devient trop coûteuse, le risque est de freiner la croissance du membership, alors même que c’est ce dont les clubs ont besoin.
Pour qu’un réseau attire des gens, il doit demeurer accessible et abordable. Plus il y aura de quadistes prêts à voyager d’une région à l’autre, plus les intervenants locaux verront l’intérêt d’investir dans des infrastructures et services adaptés.
Un choc tarifaire mal avisé?
À mon avis, une approche graduelle aurait été préférable. Échelonner la hausse sur deux, trois ou quatre ans aurait probablement facilité l’acceptation des quadistes. L’annonce d’un choc tarifaire dès 2026 risque d’aller à l’encontre des objectifs d’expansion des clubs et de la FQCQ.
J’espère sincèrement me tromper. Mais les prochains mois diront si cette stratégie tarifaire encouragera ou freinera l’essor de la pratique du quad au Québec au sein des clubs fédérés.
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