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ToggleJour 3 – Edmundston vers Kedgwick
Nous avons traversé la « Moose Valley » et elle porte bien son nom. Nous avons croisé trois orignaux, dont un qui a vu un Maverick de très près. Cette partie de notre route s’est faite essentiellement dans de grands chemins forestiers.
Par la suite, nous nous sommes rendus à la fosse à saumon de la Kegwick et ça vaut vraiment le détour. Il s’agit d’un endroit où la rivière « emprisonne » des centaines de saumons et il est possible de les admirer via une tour d’observation. Un gardien est sur place afin de s’assurer que personne ne pêche, et ce 7 jours sur 7. Ce sympathique monsieur nous explique qu’il y a présentement 300 saumons dans la fosse, mais qu’il pouvait y en avoir plus de 1000 à 1300 il y a 20 ans. Cette année, la rivière est si basse que les saumons doivent attendre les pluies avant de poursuivre leur voyage.
Nous profitons de ce site enchanteur pour sortir notre petit BBQ portatif et réchauffer les côtes levées de bœuf que j’avais préparé en prévision d’un repas en sentier. Il fait un soleil de plomb et environ 30 degrés, on prend petite coupe de vin pour accompagner. Vraiment pénible la vie de quadistes perdus en forêt.
Après notre copieux dîner, nous reprenons les chemins forestiers jusqu’à un magnifique point de vue avant de nous rendre à notre hébergement de la journée, les chalets Restigouche. Il s’agit d’un très bel endroit pas très dispendieux. Il y a un restaurant pour le souper, mais pas pour le déjeuner. On propose aux voyageurs un panier déjeuner qu’il est possible de se préparer soit même ou de se rendre au village de Kegwick, option que nous choisissons. Fait cocasse, nous croisons d’autres quadistes au restaurant qui nous demandent si nous sommes le groupe parti de Les Escoumins. Les nouvelles vont vite au Nouveau-Brunswick !
Jour 4 – Kegwick vers Amqui
Nous quittons les chalets Restigouche à 7 h 30 pour nous rendre au village afin d’y prendre le petit déjeuner et faire le plein d’essence. Puisque nous sortons de mon tracé et que je n’ai pas les cartes des sentiers du Nouveau-Brunswick, nous nous retrouvons un peu illégalement sur une route asphaltée jusqu’à la station-service. La dame très aidante nous indique où se trouve le sentier pour se rendre au restaurant et nous y retrouvons les quadistes de la veille. Ceux-ci nous indiquent le sentier à suivre pour reprendre notre tracé qui s’est avéré être encore du chemin forestier jusqu’au Québec. Nous entrons alors dans les sentiers du club quad de la Matapédia, où nous sommes certains de ne pas avoir de mauvaise surprise. Nous prenons le temps de visiter quelques points de vue et nous décidons de faire un petit détour afin de visiter le tout nouveau belvédère des chutes à Philomène.
Ce belvédère s’avance de 21 mètres au-dessus d’un vide de plus de 30 mètres. Tout au bout, on retrouve une partie du plancher en verre et une autre en grillage : vertige assuré pour ceux qui en souffrent ! Nous concluons cette belle journée avec 280 km au compteur (un record personnel), fatigués, mais pas au point de ne pas se rendre au pub pour un succulent repas.
Jour 5 – Amqui vers Baie-Comeau
Notre journée se divise en trois étapes : se rendre à Matane, traverser le fleuve, et se rendre au motel. C’est presque avec bonheur que nous constatons qu’une bonne pluie va enfin rafraîchir la température et surtout faire tomber la poussière. Nous quittons Amqui à 8 h, nous devons être au traversier pour 13 h 30. Vers 9 h 30, nous constatons que nous serons beaucoup trop tôt à Matane. Nous décidons de quitter notre tracé pour allonger un peu notre trajet, c’était une excellente décision. Nous nous retrouvons en sentier très bien entretenu et toujours bien indiqué, comme le club quad de la Matapédia sait si bien le faire. Vu la pluie et la brume, nous n’avons pas pu profiter des belvédères, mais nous avons eu bien du plaisir dans la boue collante qui finit par nous couvrir. Nous arrivons à Matane vers midi, juste à temps pour prendre un bon repas avant de se rendre au traversier.
Nous nous présentons à la guérite du traversier et l’on nous envoie en tête de file avec les motos. C’était vraiment drôle de voir la réaction de certains motards à la vue de notre groupe plus que boueux. Les « Wow » « Super » « Vous êtes fous » fusaient avec un grand sourire. Une dame me demande si nous devons être immatriculés, car elle ne voit pas de plaque : « oui, ma plaque est là, sous la boue ! ».
Nous embarquons en premier avec les motos, car on nous place en travers entre deux lignes de voitures séparées par l’armature du navire. Une fois stationnés, nous montons au pont passager pour la traversée de 3 h 30 environ. Une légère houle nous berce pendant la première heure, au point où une moto s’est renversée sur le côté. Par la suite, la mer est devenue très calme et nous avons encore tenté de voir des baleines sans succès.
Nous arrivons à Baie-Comeau vers 17 h et nous n’avons que 20 km pour nous rendre à notre hôtel. C’était la partie la plus difficile de notre voyage. Dès la sortie, un cap très abrupt me fait rebrousser chemin. Mon expérience ne me permet pas de franchir cet obstacle sans danger, alors j’opte pour tricher et passer par une route qui rejoint le sentier. Quelques kilomètres plus loin, une autre partie de sentier très abrupte me fait hésiter, car j’ai peur de renverser. Je franchis finalement cet obstacle avec l’aide de Rock et Christine qui sont passés en premier et qui me tirent dans la partie la plus difficile. Benoit qui me suit et qui me voit les deux roues dans les airs décide aussi de se faire treuiller jusqu’en haut. Finalement, nous arrivons à 18 h 30 à l’hôtel. On m’avait dit que le sentier de Baie-Comeau à Forestville était très technique, j’ose à peine imaginer la journée du lendemain.
Jour 6 – Baie-Comeau vers Forestville
Nous quittons Baie-Comeau à 8 h, fidèles à notre habitude. Notre plan de match, étant donné que nous ne connaissons pas l’état des sentiers, est de se rendre à Forestville et de décider une fois là si nous poursuivons jusqu’aux Escoumins ou non. Dès le départ, nous croisons une des plus impressionnantes passerelles que j’ai eu le plaisir de traverser : la passerelle de la rivière Manicouagan. Très haute avec un paysage magnifique, nous prenons le temps de profiter de ce moment avant de continuer dans les sentiers de la Côte-Nord.
Les paysages de la Côte-Nord sont vraiment différents de ce qu’on rencontre ailleurs. La nature semble plus sauvage, la flore est petite, résiliente et s’accroche à tout ce qu’elle peut, les rivières sont belles : c’est magnifique. Nous croisons une autre belle passerelle sur la rivière Bersimis
Notre route alterne entre petits bouts de chemin forestier et sentiers. Des vrais sentiers qui suivent souvent les lignes d’Hydro Québec, pas difficiles, mais très rocailleux et pleins de trous boueux. Notre vitesse n’est pas très élevée et c’est parfois difficile sur les avant-bras, mais somme toute, j’ai beaucoup apprécié de franchir des obstacles liquides ou rocailleux qui ajoutent à l’expérience.
Nous arrivons à Forestville vers 15 h 30. Nous avions croisé un bout de sentier plus difficile entre Colombier et Forestville et nous savions que quelque part entre Baie-Comeau et Les Escoumins, il y avait une portion difficile. Ne sachant pas si c’était ce que nous avions déjà fait ou si la partie difficile était devant nous, devant mes avant-bras fatigués de la journée et de la semaine et sachant que c’est dans de telles conditions que les accidents arrivent, nous décidons sagement de ne pas poursuivre pour cette journée. Nous entrons dans Forestville et profitons d’un bon repas et d’une bonne soirée de repos.
Jour 7 – Forestville vers Les Escoumins
Avoir su, nous aurions sûrement poursuivi notre route la veille. Les sentiers sont des chemins forestiers tout en sable. C’est facile et très doux à rouler. Nous avalons la centaine de kilomètres qui nous séparent de nos remorques en quelques heures, non sans s’être arrêtés pour une petite récolte de champignons. À midi, nous retrouvons nos camions et remorques dans le stationnement du complexe hôtelier Pelchat. C’est déjà la fin de cette super randonnée qui a passé si vite que j’ai peine à le réaliser. Je planifie déjà notre super voyage de l’an prochain.