Chaque année, au printemps, les passionnés de quad sont impatients à l’idée de retrouver les sentiers après de longs mois d’hiver. Toutefois, il est primordial de se rappeler qu’avant de pouvoir reprendre le guidon ou le volant de notre quad, une période cruciale pour la santé du réseau de sentiers doit être respectée : la période de dégel.
Cette phase de transition est souvent mal comprise ou négligée, mais elle joue un rôle déterminant dans la préservation des infrastructures et dans le maintien des droits de passage.
La période de dégel : critique pour les sentiers de quad
Au printemps, avec la fonte de la neige et les fortes précipitations, l’eau s’accumule dans les sols. Le fond des sentiers devient alors mou, spongieux, voire saturé d’eau. Circuler en quad sur un sol dans cet état peut causer des dommages importants, notamment :
- La création de roulières profondes.
- L’érosion du sol.
- Dans les cas extrêmes, l’affaiblissement des structures, telles que les ponts, passerelles ou ponceaux.
Ces dommages ne sont pas simplement esthétiques. Ils peuvent rendre les sentiers impraticables, dangereux et très coûteux à réparer. La circulation prématurée sur des sentiers en période de dégel peut ainsi provoquer la fermeture prolongée de sections entières, et surtout, la perte de droits de passage avec des propriétaires de terrains privés.
« Droits » de passage : un privilège à protéger
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la majorité du réseau de sentiers pour les quads au Québec emprunte des terrains privés. Ces droits de passage sont le fruit de longues négociations entre les bénévoles des clubs de quad et les propriétaires fonciers. Ce sont des privilèges gracieusement accordés, et non des droits acquis.
Malheureusement, lorsqu’un propriétaire constate que son terrain a été endommagé par le passage de quadistes en pleine période de dégel, il peut revenir sur son autorisation, forçant ainsi les clubs à :
- Rechercher de nouveaux tracés alternatifs (souvent sur plusieurs kilomètres).
- Réaliser des travaux majeurs (déboisement, nivellement, signalisation).
- Assumer des coûts supplémentaires, en plus d’imposer une charge accrue aux bénévoles déjà bien occupés.
Chaque perte de droit de passage est une menace directe à la pérennité du réseau de sentiers.
Clubs de quad : seuls juges de l’ouverture des sentiers
Il est aussi important de comprendre que seuls les clubs de quad ont le pouvoir de déclarer un sentier ouvert. Ce sont eux qui, avec rigueur et expertise, évaluent l’état des sentiers après l’hiver.
En période de dégel, les clubs surveillent :
- L’état du sol.
- L’intégrité des structures (ponts, ponceaux).
- Le niveau des eaux environnantes.
Si un sentier est jugé dangereux ou trop fragile, il restera fermé jusqu’à ce que des conditions sécuritaires et durables soient de nouveau réunies.
Par conséquent, il est impératif de toujours consulter les communications officielles des clubs avant de planifier une randonnée printanière. Que ce soit par le site web de la FQCQ, l’application mobile iQuad ou les pages Facebook des clubs, toutes les informations à jour y sont publiées.
Protéger les sentiers de quad : gestes simples et efficaces
Voici quelques conseils pour tous les quadistes souhaitant démontrer leur respect envers les clubs et les propriétaires fonciers :
- Ne circulez jamais dans un sentier fermé, même si les conditions vous semblent correctes.
- Respectez le tracé du sentier, sans vous aventurer hors piste.
- Ne laissez aucun déchet derrière vous.
- Si vous croisez un propriétaire, prenez le temps de le remercier.
- Signalez rapidement à votre club tout problème de sécurité ou tout comportement irrespectueux observé.
Respect = reconnaissance
En respectant les consignes des clubs, vous faites bien plus qu’attendre l’ouverture officielle des sentiers. Vous démontrez que vous appréciez le travail colossal accompli par les bénévoles : négociation de droits de passage, construction de ponts et passerelles, entretien des sentiers, signalisation, nivellement, etc.
Vous montrez également aux propriétaires fonciers que leur confiance n’est pas trahie. Chaque quadiste a un rôle à jouer pour assurer la pérennité du réseau de sentiers. Un seul comportement irresponsable peut mettre en péril des mois de travail et des ententes longuement établies.
Conclusion : protéger les sentiers commence par le respect du dégel
La période de dégel est une étape incontournable qui demande patience, respect et collaboration de la part de tous les usagers. Circuler sur des sentiers détrempés, c’est risquer d’endommager durablement les infrastructures, perdre des droits de passage essentiels et nuire à la sécurité des autres utilisateurs.
Respecter les consignes des clubs, c’est protéger notre passion.
Le quad au Québec, c’est une communauté. Ensemble, veillons à ce qu’elle perdure, saison après saison.
