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Les véhicules tout-terrain sur nos routes, où en est le Québec?

En 2018, j’ai écrit une chronique dans le but de promouvoir les véhicules tout-terrain sur nos routes. À mon avis, même après presque sept ans, ce sujet demeure d’actualité. J’ai donc décidé de vous faire une mise à jour sur la situation avec cette chronique. C’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur ; je ressens un grand amour envers ce sport. Dans cette deuxième partie, je prends le temps de constater et analyser les changements qui ont eu lieu au travers de ces années. Alors, laissez-moi vous expliquer pourquoi il est d’autant plus important que ce sujet redevienne d’actualité.

Évolution du VTT et des sports motorisés hors route

En premier lieu, j’aimerais discuter de l’évolution de la pratique du quad en tant que sport à travers ces années. Est-ce qu’il y a eu des changements significatifs depuis mon article précédent? En fait, je vais vous répondre tout de suite : oui. 

Par exemple, les motos hors route sont maintenant permises dans plusieurs sentiers de quad au Québec. Personnellement, je trouve que c’est une excellente chose. Mais ce ne sont pas tous les changements qui sont positifs. En effet, le changement le plus significatif n’a rien de positif. Je fais référence à la tendance grandissante à voir nos droits d’accès aux sentiers révoqués.

L’impact réel des fermetures de sentiers et des pertes d’accès

Il y a environ cinq ans, près de chez moi, nous avons vu la fermeture d’un sentier local. Malheureusement, ce sentier donnait accès aux sentiers fédérés. Pourtant, la cause n’était pas les quadistes, mais bien un Jeep. Celui-ci s’était promené dans le sentier en question et avait causé beaucoup de dommages. Bon… l’accès aux sentiers fédérés n’était pas complètement bloqué ; il y avait un chemin alternatif. Cela dit, cet itinéraire exigeait de faire un détour considérable. 

Mais ce n’est pas terminé… 

L’an dernier, alors que j’empruntais ce sentier alternatif, je suis arrivé à un ruisseau. À mon grand désarroi, le pont pour traverser était complètement détruit. Je suspecte que ce sont des jeunes qui se sont amusés dans le secteur, mais on ne le saura jamais. J’ai donc passé plusieurs heures à réparer ce pont pour le propriétaire, mais aussi pour les gens du quartier. J’ai utilisé des arbres morts qui étaient tombés dans la forêt. 

Reprendre le volant après un accident de quad en sentier

Je suis repassé par ce chemin cette année. Sans grande surprise, j’ai rencontré une barrière juste avant ce petit pont ; le propriétaire avait décidé de fermer son sentier. 

Malheureusement, la fermeture de ce sentier n’affectait pas que moi. Cette barrière bloquait aussi l’accès à tous les utilisateurs de VTT et de motos de mon quartier… et des autres quartiers du coin. J’ai acheté ma maison un peu à l’extérieur de la ville justement pour pouvoir partir de chez moi en VTT. À l’heure actuelle, nous avons donc deux solutions alternatives. Soit on roule un peu plus de 6 km sur une route secondaire ayant très peu de trafic, soit on embarque notre VTT sur une remorque.

Causes principales des pertes de droits de passage

Ce qui rend les choses encore plus difficiles, c’est que cette portion locale ne fait pas partie du réseau de sentiers fédérés. Dans le coin de chez ma mère, c’est un autre sentier local qui donnait accès aux sentiers fédérés depuis plus de 30 ans qui a été barré l’été passé. Il faut maintenant faire un détour d’environ 1 km. Malheureusement, à voir la vitesse à laquelle les nouveaux développements sont construits, je me demande quelle sera la situation d’ici dix ans?

À travers les années, je me suis fait bloquer plusieurs autres sentiers, dont l’un de mes préférés à Saint-Séverin (TQ50), qui me permettait de faire une belle boucle dans ma journée. 

Fermetures temporaires de sentiers : un frein pour le VTT

Je veux aussi parler du sentier qui passe au barrage de la Gabelle. C’est un sentier qui fait le lien entre Shawinigan et Trois-Rivières en traversant la rivière Saint-Maurice. Ce sentier a été fermé temporairement pendant presque deux ans à cause d’un automobiliste. Dans ce cas particulier, malheureusement, nous n’avions aucun autre détour possible. 

Ça, c’est sans compter l’un des sentiers que je fréquente beaucoup dans le Bas-Saint-Laurent, qui sera fermé à la mi-septembre à cause de la chasse. Pourtant, c’est ma période de l’année préférée pour me promener. Je préfère faire du VTT à l’automne, jusqu’à la date limite du 31 octobre. Et je vous épargne la multiplicité des fermetures temporaires pour cause d’affaissement de terrain, d’éboulements, etc.

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Avancement du quad et rôle de la FQCQ

Pendant les sept dernières années, est-ce qu’il y a eu d’autres changements significatifs? À mon avis, pas suffisamment. 

D’abord, le ministère des Transports a implémenté de nouvelles règles en 2020. Celles-ci visaient principalement à améliorer la sécurité des véhicules hors route (VHR) en sentiers. 

Ensuite, l’an dernier, le gouvernement a mis en place un programme d’aide financière aux véhicules tout-terrain. C’est un début, mais j’aurais préféré voir un plan centré sur l’accessibilité des sentiers. Le document du programme en fait mention, mais sans préciser les efforts qui y seront mis. Je trouve ça dommage. À mon avis, faciliter l’accès par des routes secondaires permettrait de pallier les problèmes existants. 

Pourquoi le pouvoir d’autoriser la circulation des quadistes sur nos routes est-il remis aux municipalités, alors que tout le reste est géré par le ministère des Transports? C’est une question que je me pose régulièrement.

Actions récentes de la FQCQ

Pourtant, qu’en est-il de la Fédération québécoise des clubs de quad (FQCQ)? À mon avis, la fédération n’a pas organisé assez de discussions publiques sur le sujet dans les dernières années. Pourtant, je suis certain que les administrateurs constatent la même chose que moi. Certains accès sont plus fragiles qu’autrefois, et certains accès se sont vus limités récemment. C’est sans compter que les permissions sont de plus en plus difficiles à gérer et à négocier. 

On travaille fort, à la FQCQ, pour assurer que les sentiers existants soient rétablis et réparés lorsqu’ils sont coupés. Les bénévoles travaillent fort pour les membres à entretenir plusieurs sentiers à longueur d’année même si tout coûte de plus en plus cher. 

J’aimerais beaucoup que le gouvernement accorde plus de pouvoir à la FQCQ pour la gestion des sentiers. Je souhaiterais que ses administrateurs se concentrent sur le développement et l’amélioration de sentiers au lieu d’investir ce temps dans la négociation de droits de passages. 

À mon avis, la fédération doit discuter ouvertement de ces problèmes et se mobiliser. Cela aurait pour but non seulement d’assurer la pérennité des sentiers, mais aussi de faciliter l’accès aux restaurants, aux stations-service et aux hôtels pour ses utilisateurs.

Vers une permission des VTT sur nos routes 

Un peu comme les vélos et trottinettes électriques, j’aimerais que l’on révise la loi sur l’utilisation des quads sur nos routes. Je ne comprends pas que l’on puisse y conduire à peu près tous les types de véhicules, mais que les VTT demeurent interdits. 

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Malheureusement, beaucoup de gens croient qu’il serait dangereux d’autoriser les quads ou les côte-à-côtes sur nos routes. Mais, en réalité, si l’on implémente les bonnes lois, la pratique du sport peut être faite de manière sécuritaire. 

C’est d’ailleurs le cas avec les véhicules de type Spyder. Ceux-ci sont déjà bien encadrés avec des mesures pour la sécurité. D’ailleurs, personne n’a fait de raz de marée depuis leur légalisation. Personne ne parle de la hausse incroyable des accidents de la route avec ces véhicules à trois roues ni du bruit insupportable. Selon moi, tout comme les trottinettes électriques, ça serait bien d’avoir un projet pilote qui prendrait le temps de bien évaluer la situation et d’implémenter de bonnes solutions. 

Je perçois toute cette situation comme une grande injustice. Je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas plus d’ouverture pour permettre les quadistes sur nos routes au Québec. 

Se mobiliser pour préserver l’accès aux sentiers

Pour terminer, j’aimerais partager avec vous une dernière réflexion. À mon avis, l’autorisation des VTT sur les routes secondaires du Québec est nécessaire. En effet, je crois fermement qu’il en va de la survie de notre sport. Si nous n’agissons pas, nous allons perdre non seulement notre sport, mais aussi l’accès à de si beaux sentiers et paysages. 

Je trouve absolument incompréhensible qu’on ne nous autorise pas à circuler en quad sur les routes du Québec avec notre permis de conduire. Il serait tellement facile de combiner le droit d’accès aux sentiers de la FQCQ avec nos immatriculations et nos assurances, non? 

452 913 véhicules ont été immatriculés au Québec en 2022, dont plus de 36 000 motos hors routes. Cette activité génère plus de 1,5 milliard annuellement… Il faut se regrouper. En tant que quadistes, il faut se mobiliser et dire, haut et fort, que l’on désire préserver notre réseau de sentiers… un réseau unique au monde!


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