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ToggleDepuis maintenant 3 ans, Benoit et moi planifions un grand voyage pour nos vacances estivales en compagnie de nos amis Rock et Christine. Cette année, notre projet consiste à laisser nos remorques sur la Côte-Nord, de traverser le fleuve et de se rendre au Nouveau-Brunswick puis de revenir via la Matapédia jusqu’à Matane et de retraverser le fleuve. Six à sept jours seront nécessaires pour faire plus de 1000 km. Pour réaliser un tel voyage, il faut une bonne planification, un peu d’audace, de bonnes machines et bien sûr, d’excellents compagnons de route.
La planification
Puisque nous roulons ensemble depuis quelques années, nous connaissons notre rythme et c’est ce qui a dicté le nombre de kilomètres entre les hébergements. De notre point de départ, j’ai calculé environ 200 km par jour (exception faite des journées de traversier) et j’ai fait un rayon autour de ce point pour trouver un hôtel. Le seul problème avec cette méthode est que nous ne savons pas à l’avance à quelle vitesse les 200 km seront faits. En 3-4 heures ou en 10-12 heures ? C’est ça l’aventure !
Nos besoins à chaque escale sont : un souper, un hébergement, un déjeuner et de l’essence et le tout idéalement au même endroit. Entre les escales, j’ai également recherché un endroit pour le repas du midi et les sites panoramiques à ne pas manquer. Pour ce faire, j’ai utilisé le logiciel QuadGen, la carte interactive de la FQCQ et Google Map. J’ai passé plusieurs soirées devant mon ordinateur, tablette et cellulaire tous sollicités sur une application afin de faire le trajet et pour s’ajuster avec l’horaire des traversiers. J’ai aussi sollicité des clubs quads pour obtenir des informations et j’ai vérifié les avis sur les hébergements visés. Une fois un plan de match presque complété, nous nous sommes réunis afin de faire quelques ajustements et j’étais prête à faire les réservations, ce qui m’a pris une bonne journée.
Le grand départ
Notre point de départ est à Les Escoumins, un très beau village à l’est de la rivière Saguenay sur la Côte-Nord. De Québec, il faut compter environ 4 heures de route pour s’y rendre, parfois plus, car il faut prendre un traversier pour franchir le Saguenay et en période estivale il y a parfois (souvent) du temps d’attente. De Les Escoumins, nous traverserons le fleuve jusqu’à Trois-Pistoles à bord de « L’Héritage I ». L’horaire du traversier est en fonction du rythme des marées. Lors de notre passage, le départ est prévu à 8 h le dimanche matin. La journée du samedi a donc consisté à nous rendre jusqu’au complexe hôtelier Pelchat, endroit où nous laisserons nos camions et remorques pour la semaine. L’hôtel offre un accès direct aux sentiers de VTT (et motoneige) et un énorme stationnement surveillé par caméra.
Jour 1 – Les Escoumins vers Cabano
Bien que notre traversée soit réservée, on nous demande d’être sur le quai pour 7 h. Ça tombe bien, car nous avons peu dormi, fébriles et anxieux d’entamer notre périple. Nous quittons l’hôtel vers 6 h 30. Nos quads sont propres et équipés de bagages pour une semaine, pelle, hache, scie, cartes, outils, etc. Arrivées à l’heure prévue, nous sommes étonnés du nombre de voitures déjà en ligne. Un signaleur s’assure que nous avons une réservation et nous place sur le bout du quai. L’équipage fait entrer les véhicules et aucun espace n’est perdu. Nous entrons les derniers, la mer est calme et le soleil brille, c’est déjà une belle journée ! La traversée dure 90 minutes et cet endroit du fleuve est généralement propice à l’observation de baleines, mais nous n’avons vu que quelques petits marsouins.
Arrivés à Trois-Pistoles, nous déjeunons au restaurant près du quai et c’est vers 11 h 30 que nous entamons nos 180 km vers Cabano où nous empruntons la première de plusieurs passerelles, toutes plus belles les unes que les autres. Heureusement, les sentiers sont très beaux et nous roulons à bon train. Nous faisons un petit détour pour admirer le parc éolien du Témiscouata et concluons cette belle journée au motel Royal où nous prenons l’apéro sur la terrasse de nos chambres, directement face au grand lac Témiscouata. Il y a pire que ça dans la vie !
Jour 2 – Cabano vers Edmundston
Selon notre planification, cette journée devait être la plus petite du voyage avec 160 km à faire. Au matin, nous sommes surpris par la brume qui nous entoure. Le lac Témiscouata est chaud et l’air est frais, la brume est dense et le soleil qu’on devine peine à la percer.
L’atmosphère est humide, froide et un peu glauque. Après un bon déjeuner, nous quittons la brume du lac vers Delgis avec un soleil rayonnant. Nous y sommes vers 10 h et c’était l’endroit prévu pour notre dîner. Trop tôt pour manger, nous décidons de faire un « petit » détour pour suivre des panneaux qui annoncent un site panoramique. Nous nous retrouvons ainsi à Sainte-Juste à 30 km de notre route, devant quoi ? Et oui, un traversier qui nous ramènerait à notre point de départ. Morts de rire, nous déclinons l’offre du pauvre capitaine qui n’avait presque pas de passager pour sa traversée. Nous rebroussons chemin sur notre route après un petit lunch dans un camping où le prix d’un hot-dog valait bien celui d’un filet mignon.
Nous venions d’ajouter 60 km à notre trajet et le tout semblait encore raisonnable, mais c’était sans compter l’état de notre sentier où nous avons dû faire un peu de déboisement pour réussir à passer. Un peu plus loin, notre route nous a menés vers un sentier qui s’est complètement refermé. Nous avons tenté de passer quand même, mais il fallut se rendre à l’évidence et rebrousser chemin. C’est finalement vers 19 h que nous sommes arrivés à notre motel. Avec l’heure perdue en entrant au Nouveau-Brunswick, le restaurant de l’hôtel ferme bientôt et nous avons grandement besoin de nous dépoussiérer avant de nous montrer en public. Nous optons pour une livraison de pizza que nous dégustons dehors sur une table à pique-nique. Fait cocasse, une cliente du motel a demandé à Christine de prendre une photo du mohawk de son casque, ce qui nous prouve que le style, c’est toujours apprécié !