Table des matières
Toggle- Première étape, nous changeons l’huile
- Première ride hivernale, et première malchance
- La solidarité, c’est aussi ça le monde du sport mécanique
- Plus nous bricolons et faisons la maintenance de notre machine, plus nous la connaissons, plus nous sommes confortables
- Un chantier mécanique !
- Les mains dans la transmission du quad
- Deux maintenances pour le prix d’une
- La satisfaction de l’accomplissement
Avoir un VTT, c’est un rêve, des promesses de liberté, de randonnées, de puissance, de fun…mais aussi des défis et des occasions d’apprendre.
Nous parlons beaucoup des nouveautés, des tendances, mais les VTT sont des machines durables. Avec un peu de maintenance, elles vous emmèneront loin et pour longtemps.
Si vous suivez les annonces de vente d’occasion sur Kijiji, Marketplace, il est fréquent, en 2023, de voir des quads en vente du début des années 80 ! Pour moi c’est l’espoir de pouvoir garder ma machine pour des décennies.
C’est ainsi qu’en novembre 2021, après avoir déménagé en campagne, je craque pour un Grizzly 660 de 2006. En total néophyte, j’ai fait mes recherches en ligne, tout le monde est d’accord, c’est indestructible !
Première étape, nous changeons l’huile
En achetant un quad d’occasion, avec du bon sens et de bons conseils pour l’achat d’un VTT usagé, nous passons un contrat avec nous-mêmes, en assurer la maintenance et apprendre à faire des réparations.
Nous le lisons partout, la durée de vie d’un moteur à essence dépend principalement du changement d’huile régulier. La seule façon de réellement savoir quand a été fait le dernier changement d’huile, c’est de le faire nous-mêmes (ou de le faire faire au garage).
L’expérience que décrit Chantal Pelletier dans son article « Mes premiers pas dans l’entretien de mon VTT » représente tellement cette expérience !
Nous y passons tous, amateurs débutants, des heures de visionnage YouTube. Regarder des tutoriels nous conduisant à une amélioration constante… de notre caisse à outils !
Première ride hivernale, et première malchance
Les trails sont ouvertes, c’est la fin de semaine, j’ai reçu ma passe annuelle !
J’avais même eu l’occasion d’aller planter des piquets avec le club du coin quelques semaines avant, histoire de faire du VTT après tout.
Je pars , malgré un peu de poudrerie, faire une petite ride entre Rougemont et Saint-Pie. Après 20 minutes de fun, je traverse quelques bancs de neige, et là, ça coupe. J’appuie sur l’accélérateur, et le moteur s’étouffe. Me voilà au milieu des champs, seul, planté dans la neige, trahi par la machine. Parlons de faire confiance à la machine tiens !
C’est à ce moment que des motoneigistes dont le sentier passait en parallèle quelques mètres plus loin, me voyant coincé, viennent me voir pour proposer leur aide. Remorqués par des motoneiges jusqu’à la prochaine route, ils me ramènent ensuite à mon auto.
La solidarité, c’est aussi ça le monde du sport mécanique
Alors que ma confiance dans la machine a pris un coup, ma confiance en l’humain remonte ! J’avais lu des histoires de rivalités entre VTT et motoneiges, ce que j’ai vu c’est de la solidarité !
Une panne intermittente, rien que ça ! Le garage n’a rien trouvé, et c’est en lavant le VTT, plus tard, que j’ai trouvé un mauvais contact. C’était la bobine d’allumage (coil), aussitôt mouillé, aussitôt coupé !
$20 sur Amazon, et un long moment à aller chercher les maudits petits boulons avec mes grosses mains qui peinent à passer dans le cadre du Grizzly, le problème était fixé !
Entre nous je suis passé par tout et rien sur les forums en ligne, « c’est tes valves » revenait le plus souvent, « adjust the valves », mais non.
Plus nous bricolons et faisons la maintenance de notre machine, plus nous la connaissons, plus nous sommes confortables
Changer un roulement (les bearings), changer un cardan, pas de problème. Nous trouvons beaucoup de vidéos YouTube, en anglais bien souvent. Le stress de tout casser se ressent, mais quel plaisir et quelle sensation d’accomplissement quand nous avons remonté le tout et que ça fonctionne !
Personnellement, tant que ça n’est pas dans l’huile, les réparations me semblent faisables. Quand mon frein moteur a commencé à se comporter bizarrement, dans une descente, à Val des sources, je savais que quelque chose n’allait pas. Nous sommes partis faire une promenade avec mon voisin, et là il fallait freiner plus que d’habitude.
Je cherche sur internet, puis ça revient souvent « c’est ton “one way bearing” », je refuse d’y croire, ça roule encore après tout, mais je lis que la situation peut empirer.
Direction YouTube, comment changer le « one way bearing », ça parle d’aller dans la transmission, pas juste la courroie, derrière la courroie, en dedans.
Un chantier mécanique !
Je l’emmène au garage ? (Solution facile, mais chère) ou je le tente moi ? (Après tout j’ai aussi acheté ce quad pour apprendre à maintenir la mécanique). Mille dollars au garage, ou mille dollars dans les outils et les pièces ? Go pour l’outillage, l’outillage et le savoir, c’est pour la vie. Je commande un « one way bearing » sur le site partzilla, un joint (gasket) au cas où. Ma femme se moque de moi, car je regarde des vidéos YouTube de gars qui graissent les rollers (dans la clutch) et qui ouvrent des moteurs.
Alright, changer le « one way bearing » sur un Grizzly, c’est :
- Vidanger l’huile du moteur, ça je sais faire et je l’ai déjà fait
- Ouvrir la boite de la courroie, ça aussi je l’avais déjà fait
- Finalement, il reste à enlever 2 caches plastiques, des vis, et un « gasket ».
Mon plus gros chantier mécanique à vie ! Ne riez pas, je travaille en informatique, la mécanique, je n’y connaissais rien.
Les mains dans la transmission du quad
Finalement, derrière la boite de la clutch, il y a une autre boite en aluminium et des vis :
Puis, quand nous ouvrons cette boite (en ayant vidangé l’huile moteur, merci les tutoriels YouTube !), il y a la wet clutch. « Wet » comme mouillée, c’est celle qui baigne dans l’huile.
Tap-tap tap, la boite est ouverte. La joie quand tu atteins la pièce que tu veux changer, le « one way bearing » !
Je l’avais vu en vidéo, mais là, il est là, dans ma main !
Je sors le bearing neuf, je fais bien attention au sens (quand j’ai ouvert la boite, le vieux est tombé, alors il a fallu identifier le bon bord « this side out » avec un petit point vert). Ensuite, je remets tout dans la boite. Attention à ne rien « stripper », attention au joint (gasket), tout s’emboite, c’est presque magique. Je remonte tout, dans l’ordre.
Deux maintenances pour le prix d’une
Dans les tutoriels YouTube, ça parlait aussi de maintenir la primary clutch.
Je profite que tout est ouvert pour démonter la primary, nettoyer la poussière dedans, et graisser les « rollers » avec la graisse recommandée (molybdenum). Il ne faut pas trop de graisse, c’est une clutch centrifuge, juste assez pour que ça glisse bien.
Je remets de l’huile, fais tourner, ajuste le niveau. Je m’assure que la clutch se comporte comme il faut avant de remettre la boite par-dessus. Tout fonctionne, je remonte le tout.
La satisfaction de l’accomplissement
Quand tu remontes sur ton VTT, après une maintenance, il y a toujours un petit stress, et ce jour-là, ma plus grosse intervention à date, je pars le VTT. Je fais un essai dans le jardin, c’est presque magique ! Il ronronne en douceur, et dans la descente, le frein moteur fait sa job !!
C’était bien ça!! « One way bearing » ! Je t’ai eu !
Maintenant je connais ma machine un peu plus, je peux le dire, je la maintiens ! Il parait qu’une machine bien maintenue peut tenir des dizaines d’années. C’est une 2006, nous sommes en 2023, elle a 17 ans, 29000km (dont 2000 faits par moi à peu près). À chaque maintenance, je développe de la confiance en elle, et surtout de la confiance en moi.