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ToggleÀ l’instar de tous les loisirs hivernaux, le monde du quad a subi lui aussi les contrecoups de la météo en dents de scie que nous connaissons depuis plusieurs semaines.
Pour avoir le portrait de la situation, je me suis entretenu avec Marc-Olivier Bilodeau, superviseur provincial sécurité et coordonnateur général sécurité pour la Fédération québécoise des clubs quad.
« Actuellement, compte tenu des problèmes de température que l’on a eus, la pluie et plus, pendant que je vous parle, je consulte la carte interactive. Tous les quadistes peuvent la consulter sur le site de la FQCQ. Je dirais que plus de 70% des sentiers sont en rouge, d’expliquer l’expert. Cela signifie que ce sont de sentiers fédérés temporairement fermés. Certains apparaissent en avertissement, parce qu’il peut y avoir des problèmes comme beaucoup de glaces ou un encombrement du sentier par des arbres qui sont tombés à la suite des grands vents. La prudence est de mise. »
Il ne faut pas perdre espoir parce que les hoses changent rapidement.
« Même si le nombre de sentiers fermés est imposant, en regardant la carte et en la comparant à ce que j’avais vérifié il y a quelques heures, ça commence à débloquer dans l’est comme à Rimouski et à Rivière-du-Loup. Cependant, si on arrive dans le coin de Lévis et de Saint-Romuald, ça demeure rouge. Avec le froid qui est annoncé, les choses peuvent évoluer assez rapidement. »
DEUX QUÉBEC
Si on regarde la carte des sentiers, on réalise que le Québec est carrément divisé en deux avec dans certaines régions un bon couvert de neige et ailleurs, comme dans la plaine du Saint-Laurent, les choses sont complètement différentes.
« Les quadistes doivent comprendre qu’il faut préserver un bon fond de sentier, pour que les choses reviennent à la normale. Il faut absolument du froid pour permettre au sol de geler et empêcher les dégâts que pourrait faire le passage de véhicules, alors que la terre est molle. »
PATROUILLE DIFFICILE
La situation actuelle n’est pas facile pour les patrouilleurs qui ne peuvent pas effectuer leur travail.
« Un des gros problèmes que nous avons, ce sont les hors-la-loi qui décident de sortir quand même dans les sentiers alors qu’ils sont fermés durant la période de redoux, d’expliquer l’expert. Ils défoncent les fonds de sentiers créant des roulières qui vont rester là, lorsque le sentier va geler de nouveau. Ça va devenir dangereux pour les utilisateurs.
Les agents de sentiers ne sont pas uniquement des gens qui appliquent la loi.
« Bien des amateurs croient faussement que les agents de sentiers ne sont là que pour appliquer la loi. Il faut aussi les considérer comme des gardiens de sentiers et des droits de passage. Les gens qui circulent alors que les sentiers sont fermés les brisent. Il y a aussi ceux qui sortent des sentiers pour contourner des obstacles, flaques d’eau ou autres. Cela met les droits de passage en péril. En sortant des sentiers, ils créent des problèmes aux écosystèmes, sur les terrains des agriculteurs qui sont souvent ceux qui nous offrent les permissions de passer sur leurs terres. »
DE LA PATIENCE
Si vous êtes patients et que vous respectez les fermetures de sentiers et autres avertissements émis par les clubs, vous allez pouvoir en profiter plus rapidement et en toute sécurité.
« Il est certain que la meilleure façon de faire, c’est de consulter la carte interactive et l’application iQuad pour avoir le portrait exact de la situation. Les amateurs doivent se rappeler toutefois que ce sont les bénévoles qui s’occupent de gérer les conditions de sentiers via la plateforme de gestion de l’état de sentiers. Ils ont eu à gérer une situation hors de l’ordinaire dans les dernières semaines. Le nettoyage des sentiers après la tempête de vent que nous avons connue, a demandé beaucoup à ces bénévoles. La patience et l’indulgence sont de mise. Il faut féliciter les bénévoles partout au Québec qui ont travaillé d’arrache-pied pour nettoyer les sentiers, afin d’être en mesure de les ouvrir le moment venu. »
En conclusion de l’entrevue, le spécialiste a tenu à rappeler aux quadistes la réalité que les clubs ont à vivre. « Ça coûte une fortune en entretien de sentiers aux clubs. Si plusieurs clubs sont à l’aise financièrement, d’autres ont juste ce qu’il faut pour assurer la préparation et l’entretien des sentiers pour la saison. En circulant dans les sentiers qui ne sont pas ouverts, les dommages causés pourraient devenir difficiles à réparer. »
Retrouvez l’article original de Julien Cabana dans le Journal de Québec ici: https://www.journaldequebec.com/2023/01/10/la-situation-nest-pas-simple-avec-les-sentiers .